Dans cette classe de CM1-CM2 de la métropole stéphanoise, ce sont les élèves qui pilotent ordinateur et vidéoprojecteur durant les activités.

Une manière originale de leur faire acquérir des compétences numériques.

Ce matin dans la classe, c’est Yaoob qui est responsable de l’ordinateur. Et il en sera ainsi pour toute la semaine, car c’est devenu un métier de la classe que chacun exercera tour à tour dans l’année.

L’élève responsable est équipé d’un clavier et d’une souris sans fil. Guidé par la maîtresse, il est chargé d’afficher les différents supports projetés en classe durant les phases d’activités : fiches d’exercice sur laquelle travaillent les élèves individuellement, page de manuel, support de recherche… Un autre élève se charge de gérer l’affichage du vidéoprojecteur : à l’aide de la télécommande, il active/désactive l’affichage (la précieuse touche « Mute »), zoome pour une meilleure visibilité pour tous les élèves, fige (freeze) l’affichage pour qu’on écrive sur le tableau pendant la projection…).

« – Ayoob, tu prendras la main sur la leçon »

Un lexique particulier est même apparu : on « défrize » le tableau ou le « démute » (prononcer « démiouter » 😉), on emploie beaucoup le « clic droit« …
La maîtresse verbalise les manipulations à faire avec la souris ou le clavier : comment on « zoome » dans un traitement de texte, comment on fait glisser la barre de défilement. L’emploi des outils, le placement du pointeur de la souris – dont on a grossi l’affichage pour qu’il soit très visible – sont enseignés explicitement. Elle indique aussi comment on sélectionne un mot, un groupe de mot, comment on place la majuscule en début de phrase (et elle décompose les actions, car ça n’est pas inné). Il faut permettre aux élèves d’associer la connaissance (qu’est ce que je fais, avec quel outil) et le geste (avec un clavier, une souris, un écran tactile).

L’enseignante est concentrée sur l’animation de la séance et l’observation de ses élèves. Pour elle, c’est du temps libéré pour se déplacer davantage, avoir plus d’interactions avec ses élèves , notamment non verbale, ce qui concoure à entretenir un climat de classe très calme.

Les élèves s’exercent ainsi dans un environnement numérique de travail, découvrent le fonctionnement des outils numériques courants et acquièrent de nombreuses compétences du CRCN (Cadre de Référence des Compétences Numériques).

C’est une responsabilisation accrue au sein de la classe car on est responsable pour soi (on apprend) et pour les autres (on a un projet d’apprentissage). Les manipulations faites sur ces outils ont un sens réel et ont un but collectif.